vendredi 17 décembre 2021

Mon Grand-père le Damad Rashid FENARIZADE de LARISSA (Généalogie)

Mon Grand-père est le premier des Ottomans que j’ai rencontré après ma Mère bien sûr. 

C’était un Monsieur charmant, j’ai fait de belles promenades en SUISSE avec Rashid FENARIZADE de LARISSA. Il était d’un calme remarquable, qui n’avait d’égal que sa gentillesse.

Un peu d’histoire : 

De Larisse (LARISSA) le titre de mon Grand-père. Larissa (en grec moderne : Λάρισα / Lárisa) est une ville grecque située au bord du fleuve Pénée. Elle est le chef-lieu du district régional de Larissa et la capitale de la périphérie de Thessalie, mais aussi celle du diocèse décentralisé de Thessalie-Grèce centrale.

Mon Grand-père et moi en Suisse.

1888 birth: Turquie


23 August 1923 child birth: Turquie, Palais de Dolmabahçe, Istanbul - situé à Istanbul, en Turquie, sur le côté européen du Bosphore, a été la résidence du sultan de 1853 à 1922, à l'exception d’une vingtaine d’années, entre 1889 et 1909, où fut utilisé le palais de Yıldız. Alors centre administratif de l'Empire ottoman, c'est aujourd'hui un musée géré par la Direction du Palais National (Millî Saraylar Daire Başkanlığı) de la Grande Assemblée nationale de Turquie. Méliké Osman (Princesse) [Osman] b. 23 August 1923


7 December 1927 child birth: Née en 1927 - Nice, 06088, Alpes-Maritimes, Provence-Alpes-Côte d'Azur, France Princesse OTTOMAN, Famille Impériale de TURQUIE, Infirmière, Direction École, Gérante d'une Pâtisserie,  Emiré Osman (Princesse) [Osman] b. 7 December 1927


Mon Arrière-grand-père.

Mon Grand-père.

Mon Grand-père et Rose à Nice - Ses filles sont derrières.


Sa tombe en Suisse.

Recherche Généalogique : 

Ceci est l’arbre généalogique de la famille du Damad Rachid Bey, et qui commence de son 4ème arrière-grand-père Galip Bey. Mais comme c'est un brouillon, les lieux et dates n'y figurant point je ne peux pas remonter aux sources (les origines sont certainement dans les documents d'Etats Civile en Albani ou en Grèce à l'époque où les Ottomans occupaient ces pays sous les noms : de LARRISSA et BREA).

Arbre de la main de Rachid Osman.

Un arbre : Mehmed Rashid Fenarizade-Osman (Damad) b. 1888 - Rodovid EN 

Histoire :

Ce prince turc n’était autre que Rachid Osman, fils du puissant prince Faik, lui-même souverain d’immenses terres en Albanie et en Grèce. Je me rappel de ma Mère qui me parlais de LARISSA et BERA. J’ai effectué des recherches, je vais vous en dire plus dans ce livre.

Ce dernier était en outre ministre du sultanat turc et placé directement sous les ordres du sultan, avec qui il était parent. Le fils de Faik, le prince Rachid, n’avait alors aucun lien avec la Suisse ni avec le col de Kerenzerberg, puisqu’il étudiait les sciences politiques à la Sorbonne à Paris.

Durant la première Guerre mondiale, le sultan fit appel à l’ambitieux Rachid, alors âgé de 26 ans, pour des missions politiques. Dans un premier temps, le jeune politologue fut conseiller juridique auprès du ministère turc des Affaires étrangères, bien qu’il ne fût pas juriste.

Ensuite, il occupa la fonction de ministre plénipotentiaire dans la partie ottomane de la Grèce, marchant ainsi sur les traces de son père.

Le prince Rachid assuma ensuite la fonction de délégué de l’Empire ottoman et fréquenta les plus grandes dirigeantes d’Europe centrales. Il négocia tant avec le général allemand Paul von Hindenburg qu’avec le dictateur italien Benito Mussolini. Puis survint la révolution turque en octobre 1923, et Kemal Atatürk prit le pouvoir par un putsch.

Le sultan perdit son statut et dut s’exiler, et pour Rachid Osman aussi, une toute nouvelle vie commença. En 1924, il s’exila avec sa femme et sa fille à Nice, où naquit sa deuxième fille. La famille chercha de l’aide pour l’entretien du foyer et engagea en 1927 une jeune Suissesse, Rose Keller (Ma Grand-mère de cœur).

C’est là que les vies du prince turc et de la jeune femme de 19 ans originaire de Dielsdof se croisèrent. Rose avait été informée qu’elle travaillerait comme gouvernante, en revanche elle ne savait rien de la famille qui allait l’accueillir. Ce n’est qu’une fois arrivée à la villa de l’avenue Georges Clemenceau à Nice qu’elle réalisa qu’elle allait travailler pour une famille princière turque.

Rashid FENARIZADE de LARISSA. avait dû avoir des fonctions à la SDN . 

La SDN est morte, vive l'ONU…, par Marc Ferro (Le Monde diplomatique, avril 2003) (monde-diplomatique.fr)

Petit complément sur la Généalogie :

En Europe occidentale, l’arbre généalogique est un lieu bien connu de l’imaginaire familial[1]. Les historiens en ont retracé les formes d’émergence entre la fin du Moyen Âge et le milieu du XVIe siècle[2] ; les ethnologues ont analysé les points de passage entre le recours aux métaphores de l’arbre et l’étude scientifique de la parenté[3] ; les sociologues ont décrypté l’effervescence de la recherche généalogique observée partout depuis les années 1970[4]. 

En Turquie, la généalogie intéresse un public réduit ; les sociétés de spécialistes y sont rares, et nul ethnologue ou anthropologue n’a encore songé à situer la recherche des ancêtres entre science et passion[5]. 

Les historiens ne s’en étonneront guère : dans l’Empire ottoman, l’intérêt pour la mémoire familiale était restreint et ciblé ; le diagramme généalogique était généralement le produit d’infrastructures juridiques et religieuses de la mémoire, avant d’être un appui symbolique d’un « sentiment de la famille » distinctif[6]. 

Ce sentiment existait, c’est certain, marqué par une forme d’embourgeoisement de la sphère domestique ; mais ce qui le nourrissait hors des nécessités de la transmission matérielle, ne suffisait pas à constituer un genre généalogique comme il en existait dans les monarchies et les empires voisins. Le changement eut lieu plus tard, après que la République fut instaurée en 1923 : dépossédées de leur statut et de leur pouvoir, les grandes familles de dignitaires déchus donnèrent à la pratique généalogique les lettres de noblesse que ne lui avait jamais reconnues un État impérial peu enclin à admettre l’existence du fait nobiliaire[7]. 

Des arbres et diagrammes furent insérés dans des mémoires et des ouvrages d’érudition, certains soucieux des règles de représentation des traités généalogiques, d’autres aux formes plus aléatoires. Mais il fallut attendre la fin du XXe siècle avant de voir les références aux grandes lignées franchir l’espace confiné de la mémoire familiale, et apparaître dans les articles de presse ou les ouvrages de vulgarisation historique. On n’était plus sous Kemal Atatürk : les Turcs retrouvaient le goût du passé impérial et des arts classiques ; après l’arrivée au pouvoir du parti islamique (AKP, Parti de la Justice et du Développement) en 2002, le régime officiel ne considérait plus d’un si mauvais œil le souvenir des hautes figures impériales[8] ; des idéologues nationalistes encourageaient les leaders politiques à évaluer le génie familial des élites républicaines à l’aune de la contribution apportée à la fabrique nationale. 

Dans un tel contexte, « la valeur sociale de la généalogie » connut une hausse constante[9]. On vit ainsi des éditorialistes multiplier les rapprochements entre les grands hommes du temps et leurs ancêtres ottomans, à l’instar de Kemal Dervi, ministre de l’Économie, célébré par les médias pour avoir tiré la Turquie de la crise financière de 2001, et de son ascendant, Halil Hamid Pacha (1736-1785), présenté par l’historiographie classique et récente comme l’un des plus illustres grands vizirs de la période moderne.

C’est à partir de cet exemple que nous voudrions décrypter les modalités d’une captation publique de la mémoire généalogique privée, révélatrice des mutations d’une société politique républicaine engagée dans le réinvestissement de l’histoire impériale et de ses plus hautes figures.

Source : https://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2011-2-page-146.htm#

Notes voir le texte ci-dessus :

• [1]

Cet article est le résultat d’un travail de recherche soutenu et financé par l’ANR TRANSTUR (Ordonner et transiger : modalités de gouvernement et d’administration en Turquie et dans l’Empire ottoman, du XIXe siècle à nos jours). Il a bénéficié, dans sa conception finale, d’échanges stimulants avec les participants de la journée d’études « Les récits génétiques comme récits de soi : fable, mémoire et histoire », organisée par Isabelle Luciani et Valérie Pietri (CMMC, Nice, 18 juin 2010). 

Je remercie Marc Aymes, Catherine Mayeur-Jaouen, Nicolas Michel, Jean-Frédéric Vernier et Jean-Marc Liling pour leurs corrections et leurs précieuses suggestions, ainsi que les descendants de Celal Bükey qui m’ont offert de consulter les archives de la famille et permis de réaliser plusieurs entretiens en janvier 2010, mai 2010, et novembre 2011. Je sais gré à Edhem Eldem de m’avoir permis d’entrer en contact avec Osman Osmano?lu que je remercie également.

• [2]

Christiane KLAPISCH-ZUBER, L’ombre des ancêtres. Essai sur l’imaginaire médiéval de la parenté, Paris, Fayard, 2000, p. 7. Voir aussi Roberto BIZZOCCHI, « La culture généalogique dans l’Italie du seizième siècle », Annales ESC, 46-4, juillet-août 1991, p. 789-805 ; Germain BUTEAU, Valérie PIETRI (éd.), Les enjeux de la généalogie. Pouvoir et identité (XIIe-XVIIIe siècles), Paris, Autrement, 2006, p. 16-48.

• [3]

Mary BOUQUET, « Family trees and their affinities : the visual imperative of the genealogical diagram », Journal of the Royal Anthropological Institute of London, 2-1, March 1996, p. 43-66 ; et Reclaiming English Kinship : Portuguese Refractions of British Kinship Theory, Manchester, Manchester University Press, 1993.

• [4]

Tamara K. HAREVEN, « The search for generational memory : tribal rites in industrial society », Daedalus, 1978, 107-4, p. 137-149 ; Cardell JACOBSON, « Social dislocation and the search for genealogical roots », Human Relations, 39-4, 1986, p. 347-358.

• [5]

Tiphaine BARTHÉLÉMY, Marie-Claude PINGAUD (éd.), La généalogie entre science et passion, Paris, Éditions du CTHS, 1997 ; Martine SEGALEN, Claude MICHELAT, « L’amour de la généalogie », in M. SEGALEN (éd.), Jeux de famille, Paris, CNRS, 1991, p. 193-208 ; Sylvie SAGNES, « De terre et de sang : la passion généalogique », Terrain, 25, 1995, p. 125-146.

• [6]

Expression empruntée à Philippe ARIÈS, L’enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime (1960), Paris, Seuil, 1973, p. 302. Sur les formes ottomanes de ce sentiment, voir Cem BEHAR, Alan DUBEN, Istanbul Households. Marriage, Family and Fertility. 1880-1940, Cambridge, Cambridge University Press, 1991. Voir également Catherine MAYEUR-JAOUEN, « L’émergence du couple à la fin de l’Empire ottoman », Droit et religions, Annuaire, 4, Presses Universitaires d’Aix-Marseille, 2009, p. 109-120.

• [7]

Ce sont là les conclusions tirées de notre réflexion consacrée à l’émergence du genre généalogique dans l’Empire ottoman : Olivier BOUQUET, « Comment les Ottomans ont découvert la généalogie », Cahiers de la Méditerranée, 82, juin 2011 (à paraître). Elles forment le point de départ du présent article.

• [8]

O. BOUQUET, « Maintien et reconversion des noblesses ottomanes aux débuts de la République turque », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 99, juillet-sept. 2008, p. 129-142.

• [9]

M. BOUQUET, Reclaiming English Kinship…, op. cit., p. 143. Voir également O. BOUQUET, « Comment les Ottomans… », art. cit.


Comment les grandes familles ottomanes ont découvert la généalogie d'Olivier Bouquet.


Cet article s’attache à comprendre pourquoi les grandes familles de dignitaires pratiquaient peu la généalogie, alors que les Ottomans étaient nombreux à accorder une haute importance aux chaînes de transmission, et que la famille impériale produisait des arbres généalogiques depuis la fin du XVIe siècle. 

Après avoir retracé l’émergence du genre chez les Ottomans et inventorié les représentations généalogiques auxquelles ils recouraient, cet article aborde le cas bien documenté de la dynastie régnante. L’analyse porte ensuite sur les généalogies de familles de dignitaires, analysées à la lumière des conceptions de la noblesse et des formes de représentation de soi. Puis est intégré à l’étude un diagramme généalogique conçu par une famille (les descendants de Halil Hamid Pacha) comme outil de redistribution des ressources d’une fondation pieuse. 

Il apparaît que l’arbre est un instrument de solidarité patrimoniale avant d’être un appui référentiel et symbolique du sentiment de la famille. Nous tâchons enfin d’expliquer pourquoi les généalogies familiales ottomanes furent mises à l’honneur sous le régime républicain turc.

Lire : Comment les grandes familles ottomanes ont découvert la généalogie (openedition.org)


(5) Facebook QUELQUES MEMBRES VIVANTS DE LA DYNASTIE OTTOMANE





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Pierre Erol GIRAUDY 
https://www.erolgiraudy.eu