samedi 5 février 2022

Les arbres ne cachent pas la forêt.

Les nombreux types de généalogie et d'arbres, réflexions et exemples. 


En effet, nous entendons parler de généalogie familiale ou successorale, de généalogie ascendante, descendante, agnatique ou cognatique, de généalogie foncière, de psycho généalogie ou même de généalogie par ADN. (Voir article de Écrit par Laurent Monpouet). https://www.genealogiepratique.fr/types-de-genealogie/

Ce sont bien différents types de généalogie que nous faisons presque sans le savoir tellement les frontières entre elles sont faciles à franchir.

  1. Mais que signifient vraiment tous ces types de généalogie ? 
  2. Et qu'est-ce qui fait leurs différences ?
  3. Quelles en sont les représentations graphiques ?
  4. Comment sont-elles faites dans d'autres pays ?


Les limites de certaines représentations notamment cognatiques en Orient y seront abordées.


1) La généalogie familiale :

Elle à pour particularité de remonter dans le temps et de récolter des informations sur nos ancêtres, génération par génération.

Le terme familial indique aussi que le noyau familial est étudié pour donner du contexte à nos recherches et mieux comprendre la vie de nos ancêtres.

Il existe une représentation sous forme de roue ou "en éventail", comme sur un arbre en forme de roue.


Je vous présente ma lignée GIRAUDY-LONGONI. Sans le savoir, c'est souvent la généalogie ascendante que pratiquent les généalogistes débutants.

Une famille « se constitue en se racontant et se reconnaît grâce à la narration » (Isabelle CARON). La Généalogie m’a permis de mieux comprendre et cerner les tenants et aboutissant de notre Arbre et de ses branches.


Arbre des Giraudy

Il existe aussi une représentation horizontale de l'arbre d'ascendance dont voici un exemple de Geneanet.

Autre forme d'Arbre représentation horizontale de l'arbre d'ascendance

La généalogie agnatique se consacre à l'étude de la lignée mâle d'un individu.
La généalogie cognatique se concentre sur la lignée des femmes, on parle aussi de lignée utérine. 
Pour les autres types de généalogies voir : 10 types de généalogie (genealogiepratique.fr)


Généalogies impériales Ottoman :  le cas de la Turquie

Mon Grand-père le Damas Rashid FENARIZADE de LARISSA (Généalogie).
Vous remarquez l'absence des lignées des épouses souvent méconnues. Donc aucune lignée utérine.

L'arbre de la famille de mon Grand-père.




Arbre Historique de la Famille Impériale de Turquie.
(Détail sur mes Grand-parents)

This tree contains: 1540 families with 5341 people in 632 lineages, 2571 of these people are blood relatives; 685 families with 592 people are hidden.

Arbre Historique de la Famille Impériale de Turquie.
(Le 128eme c'est moi).

Voir aussi l'arbre des Balyan Ailesi

http ://tr.wikipedia.org/wiki/Balyan_Ailesi

Voir l'arbre Historique des Ottomans :


Voir sur mon site :



Petit complément sur la Généalogie Ottomane :

En Europe occidentale, l’arbre généalogique est un lieu bien connu de l’imaginaire familial[1]. Les historiens en ont retracé les formes d’émergence entre la fin du Moyen Âge et le milieu du XVIe siècle[2] ; les ethnologues ont analysé les points de passage entre le recours aux métaphores de l’arbre et l’étude scientifique de la parenté[3] ; les sociologues ont décrypté l’effervescence de la recherche généalogique observée partout depuis les années 1970[4]. En Turquie, la généalogie intéresse un public réduit ; les sociétés de spécialistes y sont rares, et nul ethnologue ou anthropologue n’a encore songé à situer la recherche des ancêtres entre science et passion[5]. Les historiens ne s’en étonneront guère : dans l’Empire ottoman, l’intérêt pour la mémoire familiale était restreint et ciblé ; le diagramme généalogique était généralement le produit d’infrastructures juridiques et religieuses de la mémoire, avant d’être un appui symbolique d’un « sentiment de la famille » distinctif[6]. Ce sentiment existait, c’est certain, marqué par une forme d’embourgeoisement de la sphère domestique ; mais ce qui le nourrissait hors des nécessités de la transmission matérielle, ne suffisait pas à constituer un genre généalogique comme il en existait dans les monarchies et les empires voisins. Le changement eut lieu plus tard, après que la République fut instaurée en 1923 : dépossédées de leur statut et de leur pouvoir, les grandes familles de dignitaires déchus donnèrent à la pratique généalogique les lettres de noblesse que ne lui avait jamais reconnues un État impérial peu enclin à admettre l’existence du fait nobiliaire[7]. Des arbres et diagrammes furent insérés dans des mémoires et des ouvrages d’érudition, certains soucieux des règles de représentation des traités généalogiques, d’autres aux formes plus aléatoires. Mais il fallut attendre la fin du XXe siècle avant de voir les références aux grandes lignées franchir l’espace confiné de la mémoire familiale, et apparaître dans les articles de presse ou les ouvrages de vulgarisation historique. On n’était plus sous Kemal Atatürk : les Turcs retrouvaient le goût du passé impérial et des arts classiques ; après l’arrivée au pouvoir du parti islamique (AKP, Parti de la Justice et du Développement) en 2002, le régime officiel ne considérait plus d’un si mauvais œil le souvenir des hautes figures impériales[8] ; des idéologues nationalistes encourageaient les leaders politiques à évaluer le génie familial des élites républicaines à l’aune de la contribution apportée à la fabrique nationale. Dans un tel contexte, « la valeur sociale de la généalogie » connut une hausse constante[9]. On vit ainsi des éditorialistes multiplier les rapprochements entre les grands hommes du temps et leurs ancêtres ottomans, à l’instar de Kemal Dervi?, ministre de l’Économie, célébré par les médias pour avoir tiré la Turquie de la crise financière de 2001, et de son ascendant, Halil Hamid Pacha (1736-1785), présenté par l’historiographie classique et récente comme l’un des plus illustres grands vizirs de la période moderne. C’est à partir de cet exemple que nous voudrions décrypter les modalités d’une captation publique de la mémoire généalogique privée, révélatrice des mutations d’une société politique républicaine engagée dans le réinvestissement de l’histoire impériale et de ses plus hautes figures.


L’administrateur était notamment chargé de la répartition des revenus de la fondation selon les bénéficiaires. Dans le cas où ceux-là étaient des descendants du fondateur, il lui fallait les identifier, génération après génération. Le meilleur moyen de le faire était de recourir à un arbre généalogique. Comme les vakıf s’étaient multipliés, surtout au XVIIIe siècle, ils furent à l’origine de nombreux secrets que les familles constituaient, actualisaient et transmettaient. On en trouve encore aujourd’hui, car certains de ces vakıf continuent d’exister. 

Nous allons prendre l’exemple de l’un d’entre eux.

C’est là un second vecteur à prendre en compte : avec l’effondrement du système impérial, les Ottomans de la maison d’Osman (hanedan) et les Ottomans du service, jadis séparés par une barrière symbolique certes franchissable (un dignitaire pouvait devenir damad, gendre du sultan) mais réelle, connurent un destin commun : l’exclusion politique et l’exil. 

Pour les uns comme pour les autres, il y eut cette fois-ci une passion généalogique nourrie par l’auto-anoblissement des Ottomans : le hanedan n’avait pas la possibilité véritable de se penser comme famille royale ; il devint une dynastie déchue. 

Les Ottomans n’avaient pas le droit de se penser comme aristocratie ; les néo-Ottomans se plurent à se constituer en noblesse. 

Bref, les impériaux firent de la généalogie un moyen de rester ensemble et de faire savoir qu’ils continueraient de l’être, dans l’apatridie (pour les membres du hanedan), sinon dans la dispersion (pour les autres).

Dans le cas de certaines familles dont les fortunes étaient encore implantées en Turquie, les Halil Hamid Paşa-zâde par exemple, ces facteurs se conjuguèrent, au point de nourrir une passion naissante pour la généalogie. Il y eut une évolution entre les exigences du vakıf et le goût de la recherche identitaire ; il y eut un glissement, de la seule obligation de recension pour tous, au souvenir entretenu par quelques amateurs. Les descendants avaient travaillé pour les descendants à venir, en garantissant leurs droits ; ils s’intéressaient désormais aux ascendants, hors de la seule figure de l’ancêtre fondateur. De solidarités objectives et réciproques (sinon multilatérales) en appréhension subjective de soi dans une lignée, une histoire, un passé mais aussi un devenir : la généalogie faisait désormais famille.

"Cet autre article s’attache à comprendre pourquoi les grandes familles de dignitaires pratiquaient peu la généalogie, alors que les Ottomans étaient nombreux à accorder une haute importance aux chaînes de transmission, et que la famille impériale produisait des arbres généalogiques depuis la fin du xvie siècle. 
Après avoir retracé l’émergence du genre chez les Ottomans et inventorié les représentations généalogiques auxquelles ils recouraient, cet article aborde le cas bien documenté de la dynastie régnante. L’analyse porte ensuite sur les généalogies de familles de dignitaires, analysées à la lumière des conceptions de la noblesse et des formes de représentation de soi. 
Puis est intégré à l’étude un diagramme généalogique conçu par une famille (les descendants de Halil Hamid Pacha) comme outil de redistribution des ressources d’une fondation pieuse. Il apparaît que l’arbre est un instrument de solidarité patrimoniale avant d’être un appui référentiel et symbolique du sentiment de la famille. Nous tâchons enfin d’expliquer pourquoi les généalogies familiales ottomanes furent mises à l’honneur sous le régime républicain turc."


Référence papier

Olivier Bouquet, « Comment les grandes familles ottomanes ont découvert la généalogie », Cahiers de la Méditerranée, 82 | 2011, 297-324.

Référence électronique

Olivier Bouquet, « Comment les grandes familles ottomanes ont découvert la généalogie », Cahiers de la Méditerranée [En ligne], 82 | 2011, mis en ligne le 15 décembre 2011, consulté le 06 février 2022. URL : http://journals.openedition.org/cdlm/5747 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cdlm.5747



En conclusion :

Nous savons maintenant que la généalogie se pratique sous diverses formes graphiques et aussi dans divers pays avec des nuances. 

En fonction de vos envies, vous vous orienterez certainement en priorité sur une ou deux de ces formes. Mais comme toujours, ne vous enfermez pas et passez d'un type à l'autre quand et si vous le souhaiterez pour que la recherche généalogique soit et reste un plaisir. Voir article de Écrit par Laurent Monpouet

Projet de livres sur ma famille 


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Pierre Erol GIRAUDY 
https://www.erolgiraudy.eu