Notre pays s'affiche à la fois comme une victime, nation maudite qui est la cible des terroristes, le carrefour de diverses violences, et comme un Etat en déréliction. C'est ainsi que la France sera jugée. Il en est des hooligans surgis avec l'Euro comme des casseurs greffés sur les manifestations anti-loi Travail: les forces de l'ordre ne savent ni les canaliser ni les neutraliser. D'abord, parce qu'ils ne sont pas identifiés et arrêtés en amont: alors que la plupart de ces énergumènes ont déjà été impliqués dans des incidents, le fichage et l'échange de renseignements sont d'évidence inefficaces. Est-ce la police française qui n'utilise pas assez les bases de données internationales et coopère mal? Est-ce l'Europe qui est défaillante et oppose plus de barrières aux fichiers que de frontières aux individus dangereux? Sans doute un peu les deux...
Ensuite, parce que les méthodes employées par la police sur le "champ de bataille" sont obsolètes: casseurs et voyous opposent leur mobilité aux mouvements lents des "robocops" alourdis, qui n'osent pas évoluer hors du collectif, puisqu'ils se font tabasser quand ils s'isolent. La police bascule dans le "rien ou tout", et passe de l'alignement passif, sous les jets de projectiles, aux charges véhémentes en aspergeant tous azimuts et en faisant pleuvoir les coups.
Techniquement inadaptées, les forces de l'ordre sont psychologiquement en retard: la connaissance et l'infiltration des groupes de supporters, comme des activistes d'extrême gauche, permet de désamorcer ou de prévenir. Collaborer avec les organisateurs de manifestations syndicales ou sportives ne doit pas consister simplement en un échange de bons procédés, cela doit prendre la forme d'un plan anti-violences. Quelques dizaines, quelques centaines d'individus sont dans le collimateur: ne pas savoir les neutraliser signe l'obsolescence des techniques de préservation de l'ordre public. Depuis plusieurs mois, la police semble découvrir ce qui survient: l'effet de surprise est du côté des malfaisants.
La France, creuset du désordre social et carrefour de violences Enfin, la police semble politiquement abandonnée. Derrière l'épuisement des effectifs après des mois de surveillance accrue liée aux attentats, se cache la fragilité des stratégies du pouvoir. Sur le terrain, les consignes ne sont pas claires, issues d'une hiérarchie qui ne veut ni casse ni bavure et finit par avoir les deux. En amont, la notion même "d'ordre" a perdu de son sens: qu'est-ce qu'un "état d'urgence" où les manifestations sont autorisées, les happenings permanents de Nuit Debout tolérés et la vente d'alcool, ainsi que les rassemblements hors des stades, absolument pas limités pendant l'Euro?
La gauche est dépassée par la contradiction urgence/liberté, la droite en profite mais n'a aucun plan B crédible à proposer, si ce n'est tout interdire.
Certes, le syndicalisme est malade, qui n'arrive pas à purger ses mobilisations des parasites ultra-violents; certes, le football n'est pas guéri, qui voit se reformer régulièrement des hordes de hooligans, nourris aux biberons racistes des divers populismes nationaux; mais le plus inquiétant est l'affaiblissement de la puissance publique, pusillanime en ses décisions politiques, dépassée en ses techniques et anémiée en ses moyens humains.
Il en est des bris de verre sur le Vieux-Port de Marseille comme des poubelles amoncelées sur les trottoirs de Paris: l'image de la France est atteinte.
Notre pays s'affiche à la fois comme une victime, nation maudite qui est la cible des terroristes, le creuset du désordre social et le carrefour de diverses violences, et comme un Etat en déréliction, plus à même de lutter contre ces fléaux. C'est ainsi que la France sera jugée par le Comité international olympique pour l'attribution des Jeux de 2024; c'est ainsi qu'elle sera considérée par le monde lors de la présidentielle 2017; c'est ainsi qu'elle sera perçue quand elle voudra parler de relance de l'Europe ou d'un nouvel ordre mondial.
Mouvement social national du mardi 14 juin 2016 publiée le 10/06/2016.
En raison d’un mouvement social national, certaines lignes du réseau Lignes d’Azur seront fortement perturbées mardi 14 juin 2016 durant toute la journée.
Des casseurs à NICE et MARSEILLE, le supporter du foot n'arrive pas à se dominer, lamentable. Il faut condamner les coupables sévèrement, autrement nous allons avoir des incidents graves dans quelques semaines...
Au moins sept blessés après les violents affrontements entre supporters dans le Vieux-Nice
Plusieurs blessés
Une vitrine d'un commerce voisin a été cassée. Plusieurs tables renversées. Des dizaines de bouteilles en verre ont volé dans tous les sens, créant la panique la plus totale.
Les forces de l'ordre ont rapidement mis un terme à l'échauffourée.
Sept personnes, dont un supporter niçois à l'origine de la rixe, ont été blessées selon un dernier bilan.
Crue de la Seine : Parisiens et touristes se pressent sur les quais 6 m10.
Le spectacle de la crue de la Seine à un niveau jamais atteint depuis plus de trente ans attire les badauds.
Tirés du lit aux aurores pour voir le spectacle, de nombreux Parisiens pérégrinaient vendredi matin dans la capitale pour photographier ce visage inédit de leur ville inondée en son cœur par les eaux. Sur les ponts, les quais, les voies sur berge, à pied, à vélo, délaissant un temps scooter ou voiture sur la chaussée pour s'approcher du bouillon de la Seine, chacun y allait de son commentaire, les yeux éclairés comme des lanternes. «C'est dingue, j'habite à Paris depuis 40 ans et je n'ai jamais vu ça!», s'éberlue Jacques, un riverain du 15ème arrondissement. «Mais quand même, il y a quelque chose d'apocalyptique dans ce tableau, non?» Jeanine renchérit: «On dit du feu qu'il n'y a rien de plus terrible mais l'eau, elle, on ne peut pas la maîtriser. Capricieuse et vicieuse, elle s'infiltre partout sans qu'on puisse rien y faire».
Les touristes sont aux premières loges aussi, comme Alexander, un britannique, qui en dépit des débris et troncs d'arbre charriés par la Seine, trouve que «Paris est définitivement la plus belle ville du monde, magique». Tout le monde s'agglutine sur le pont de l'Alma pour jauger le niveau des flots avec la célèbre statue du zouave de Georges Diebolt, qui sert d'instrument populaire de mesure des crues de la Seine. Lorsque le niveau du fleuve atteint les pieds du zouave, les voies sur berges sont en général fermées et quand il monte jusqu'à ses cuisses, la Seine n'est plus navigable. Lors de la crue historique de 1910, l'eau est montée jusqu'à ses épaules.
Les bateaux-mouches, déserts et immobiles
Tout le long des rives, depuis Issy-les-Moulineaux à Bastille, les scènes de vie sont inhabituelles. Ici, un résident sur une péniche qui s'escrime à tirer des câbles pour arrimer son bateau qui menace de se retrouver sur les voies de circulation, là un propriétaire du 16ème arrondissement juché sur un mur se désolant du niveau croissant de l'eau qui, après avoir immergé son parking, menace le premier étage résidentiel. Plus loin, sous les jambes presque recouvertes des ponts, les barges de sable des cimenteries semblent dériver. Les entreprises de BTP qui bordent la Seine sont inondées, quelques ouvriers en casque, l'eau à la taille, regardent leur chantier à l'arrêt, impuissants. Près du port de Javel, les passerelles des bateaux de croisière et les restaurants coulent doucement, battus par le courant, tandis que les bateaux-mouches, déserts et immobiles, apparaissent encore plus gros, surélevés par les eaux. Les zodiacs des pompiers patrouillent, gyrophare allumé, à sens et à contresens du long ruban noir, salués par les badauds qui, non loin de la fans zone en construction au pied de la Tour Eiffel, se demandent bien si Paris aura retrouvé son visage pour l'UEFA Euro 2016, pile dans une semaine.
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Pierre Erol GIRAUDY
Fans zones : Estrosi refuse de «vivre dans la terreur»
Par Jean-Marc Leclerc
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Christian Estrosi rappelle que 64 % des Français sont contre la suppression des fans zones. Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro
INTERVIEW - Truffée de caméras, Nice mobilisera, pendant l'Euro 2016, 124 agents privés et 150 municipaux pour sa fans zone. Le maire LR de la ville défend ce choix sécuritaire.
La capitale de la Côte d'Azur a investi plus de 630.000 euros pour sécuriser en centre-ville sa zone d'accueil des supporteurs. Malgré les polémiques naissantes, Nice maintient son dispositif. Pourquoi? Christian ESTROSI. - Ce projet était dans le dossier français de candidature pour ...
En commission des affaires sociales, les représentants de la chambre haute ont adopté un amendement qui réinstaure les 39 heures. Ils ont fait d'autres gros aménagements à l'article 2 tant décrié. "La loi fixe toujours la durée légale du travail à 35 heures par semaine (...) (or) la durée du travail des salariés employés à temps plein en France demeure parmi les plus faibles des pays européens avec une durée annuelle moyenne de 1536 heures contre 1580 heures en Allemagne ou 1637 heures au Royaume-Uni".
Pour les pourfendeurs des 35 heures, la comparaison avec nos voisins européens est un grand classique. Et les sénateurs auteurs de l'amendement qui vient d'être adopté en commission des affaires sociales, qui fixe à nouveau la durée légale à 39 heures, ne s'en donc sont pas privés.
L'amendement (à l'article 2) voté par leurs soins en commission des affaires sociales laisse à l'accord d'entreprise ou à défaut de branche, le soin de fixer la durée de référence à temps plein. "A défaut d'accord, cette durée serait fixée à 39 heures hebdomadaires ou 1790 heures en cas d'annualisation du temps de travail", indiquent-ils. Et "les conditions de maintien de la rémunération mensuelle des salariés qui effectuaient des heures supplémentaires régulières avant la date de promulgation de la présente loi" seraient fixées par décret.
Temps partiel
Exit aussi les 24 heures minimum de temps partiel. Car les sénateurs ont également voté le fait de confier à la négociation collective d'entreprise ou, à défaut, de branche, le soin de fixer une durée minimale de travail à temps partiel. Mais ce serait facultatif. Les entreprises pourraient "juger que la diversité des profils et des activités exercées ne justifie pas une telle rigidité".
Forfaits jours dans les PME
Les sénateurs ont également remis dans le projet de loi la possibilité pour les entreprises de moins de 50 salariés de conclure des forfaits jours avec leurs salariés sans accord collectif préalable.
Le référendum à l'initiative de l'employeur autorisé
Alors que le projet de loi voté par 49.3 à l'Assemblée permet uniquement le référendum d'initiative syndicale pour faire valider un accord, les sénateurs, en commission, ont autorisé le référendum à l'initiative de l'employeur, dans les entreprises de moins de cinquante salariés, pour des projets portant sur l'intégralité des thèmes du code du travail. L'accord serait validé si 2/3 des salariés se prononçaient en sa faveur.
Toujours dans les entreprises de moins de cinquante salariés, il serait possible, dans celles dépourvues de délégué syndical, de passer un accord avec les institutions représentatives du personnel (délégué du personnel ou comité d'entreprise) sans passer par le dispositif du mandatement. Dans cette hypothèse, les représentants élus du personnel devraient avoir recueilli au moins 30% des suffrages exprimés lors du premier tour des dernières élections professionnelles.
Que l'accord passe par référendum ou par signature avec des IRP, il devrait être envoyé à la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Dirrecte) pour un contrôle de légalité. Passé un délai de deux mois, il serait réputé approuvé.
Loi Travail: les sénateurs suppriment les 35 heures
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Pierre Erol GIRAUDY
Philippe Pradal, futur maire de Nice. A 53 ans, Philippe Pradal devient le nouveau maire de Nice. Contraint de démissionner pour cause de cumuls des mandats, Christian Estrosi a adoubé un fidèle parmi les fidèles.
Titulaire d'un DEA de droit public décroché à la fac de Nice, d'un diplôme d'expert-comptable et de commissaire aux comptes, Philippe Pradal connaît son affaire.
Homme d'expérience, il a commencé sa carrière dans la fonction publique territoriale, aux côtés de Charles Ginésy, comme secrétaire général du syndicat intercommunal de Beuil Péone.
Dans les années 90, il rejoint le privé et un cabinet d'expertise comptable et d'audit. Aujourd'hui, il dirige sa propre société, la SARL Cabinet Pradal.
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Pierre Erol GIRAUDY
Après les manifestations contre la loi travail la semaine dernière, des mouvements de grève sont prévus cette semaine à la RATP ou encore à la SNCF, puis les raffineries et l'aviation.
Les syndicats de l'aviation civile cessent le travail pour trois jours, jusqu'à dimanche. L'État a demandé aux compagnies aériennes d'effectuer leur plein de kérosène lors des escales à l'étranger.
Incertitudes sur l'approvisionnement en essence. Si tous les dépôts ont été débloqués, les raffineries tournent toujours au ralenti. Ce week-end, Total comptait encore 659 stations en difficulté (contre 915 jeudi) mais le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, promet qu'il y aura de l'essence dans les stations dès lundi.
Malgré une réunion de crise samedi à Matignon, la situation reste tendue.
Les consommateurs ont notamment relevé des hausses de prix exagérées à la pompe.
Valls refuse de « renoncer face à un mouvement social »
Du côté du gouvernement, le premier ministre Manuel Valls a promis dimanche d’aller « jusqu’au bout » sur ce texte et paraît miser sur l’essoufflement de la crise sociale la plus dure du quinquennat, qui menace la reprise économique française. « Nous sommes dans un moment crucial », a-t-il assuré au Journal du dimanche.
« C’est l’idée même de réforme qui se joue. Il s’agit d’une clarification dans le syndicalisme, d’une clarification à gauche, d’une clarification dans la société française », ajoute celui qui dit ne pas vouloir rejoindre « la longue liste des (…) politiques qui ont renoncé face à un mouvement social ». « Si nous cédions à la rue et à la CGT parce que nous serions obsédés à court terme par [les élections de] 2017, il ne resterait plus rien », fait-il valoir.
Pour la première fois depuis deux mois, le premier ministre a néanmoins appelé samedi le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, qui y a vu un « bon signe ».
Dimanche soir, il a exigé le retrait de l’article 2, « colonne vertébrale » du texte qui consacre la primauté de l’accord d’entreprise sur la branche. « Si le gouvernement dit “on suspend la procédure parlementaire, on discute, on améliore”, il n’y a pas de problème. C’est ce qu’on dit depuis le début », a-t-il affirmé, se défendant d’infléchir sa position.
Mais le numéro un de la CFDT, Laurent Berger – également contacté par le premier ministre samedi – a demandé, lui, le « maintien de l’article 2 », en « l’expliquant davantage ».
La prochaine étape parlementaire se déroulera au Sénat à partir du 13 juin.